Cela devait être leur Championnat, leur finale, leur titre mondial. L’argent n’a que très peu de saveur pour l’équipe russe emmenée par Vladimir Morozov, deuxième d’un 4 x 100 mètres nage libre remporté par la France dans une Kazan Arena chauffée à blanc. Seulement voilà, des français champions d’Europe, olympiques et du monde se sont dressés sur leur chemin et Jérémy Stravius a conclu le travail de six nageurs et d’un staff en faisant lever tout un peuple.

 Six garçons dans le vent.

Trois minutes, dix secondes et soixante-quatorze centièmes : c’est ce qu’il a fallu aux français Mehdy Metella, Florent Manaudou, Fabien Gilot et Jérémy Stravius pour conserver leur couronne mondiale. Lorys Bourelly et Clément Mignon ont contribué à cette victoire en nageant en série le matin.

Ligne d’eau numéro 6, le jeune Mehdy Metalla a parfaitement lancé une finale où ne figuraient pas américains et australiens, deux grandes nations de la natation mondiale passées à la trappe lors des séries. Le guyanais améliore son record personnel en 48 »37.

Avec les victoires à répétition, la pression augmente sur le quatuor français, qui a trouvé avec Florent Manaudou des épaules suffisamment solide pour la supporter. Du haut de ses 24 ans, le champion olympique du 50 mètres nage libre confirme qu’il est de plus en plus à l’aise sur la distance en plaçant la France en pole position à mi-course, devant russes et italiens.

Depuis 2003, le relais français surfe dans la vague de son capitaine Fabien Gilot. Le Marseillais est un des piliers de l’équipe de France et notamment du 4 x 100 en contribuant à toutes ses médailles internationales : 19 au total. Le sprinteur de 31 ans a résisté au retour fracassant du russe Vladimir Morozov qui signe le meilleur temps des relayeurs (46 »95).

Ménagé en série, le champion de France Jérémy Stravius est arrivé en renfort pour la finale. Le « roi de la coulée » a géré l’avance acquise par ses coéquipiers avec un deuxième 50 mètres plein d’aisance et d’autorité.

Invaincus depuis 2012.

Résultats dans les grandes compétitions en grand bassin depuis 12 ans.

Si depuis toujours la France fait partie des nations fortes du sprint mondial, ce constat est d’autant plus vrai depuis 2012. En petit comme en grand bassin, les Bleus ont tout raflé aux Championnats d’Europe, du Monde, et bien sûr aux Jeux Olympiques. Une belle dynamique en vue de l’échéance de Rio 2016.

Un indicateur du niveau du sprint français.

Un relais qui va bien, c’est toute une nation florissante derrière. La France a la capacité de faire tourner son effectif entre série et finale pour s’assurer la meilleure composition possible dans la course reine.

L’encadrement de l’équipe de France a le luxe d’écarter du relais des nageurs comme Grégory Mallet et la chance de pouvoir composer sans les absents comme Yannick Agnel cette année.

Cela ne fait plus de doute, le staff français a trouvé la recette pour gagner. Emmené par Romain Barnier, il a développé un réel savoir-faire à la française qui permet au relais d’être le meilleur du monde malgré un temps cumulé des 4 nageurs qui n’est pas le meilleur des engagés.

Martin Cauwel

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