Camille a 17 ans, parisienne d’origine, elle s’est installée à Londres et suit des études européennes en politique et sociologie à l’UCL (University college London). Elle est aussi engagée avec l’Unicef sur son campus. On a pu lui poser quelques questions sur la crise des réfugiés. Entretien.

 

Que penses-tu des réactions respectives des gouvernements anglais et français face à l’afflux de migrants ?

Personnellement, bien que les réactions envers l’afflux de migrants soient parfois sources de controverse, je pense que la plupart des Etats ont réagi positivement. La crise des réfugiés est un phénomène complexe que les Etats ont à prendre en compte. Je pense également que les Etats européens considèrent le problème très sérieusement et ont adopté des politiques efficaces. Le président François Hollande a annoncé récemment que la France allait accueillir 30000 réfugiés d’ici 2018. De plus, nous devons comprendre que les pays européens ont également à résoudre leurs propres problèmes chez eux et ne peuvent pas résoudre la crise des réfugiés immédiatement.

Que devraient faire les deux pays selon toi pour améliorer le sort des migrants vivant dans la jungle de Calais ?

Nous sommes tous d’accord pour dire que la situation des réfugiés est très dure et que nous devons trouver des solutions afin de garantir leur intégration ou du moins, s’assurer qu’ils vivent dans de bonnes conditions. En ce qui me concerne, je pense que nous devrions encourager les citoyens européens à se porter volontaire pour les aider,  nous avons besoin qu’ils s’engagent davantage et qu’ils donnent plus de leur temps à cette cause.

Penses-tu que les deux pays accueillent suffisamment de migrants ?

Je ne pense pas que la question est si les pays accueillent suffisamment de réfugiés ou non, mais plutôt si les solutions qu’ils suggèrent pour résoudre le problème sont efficaces ou non. En effet, l’objectif n’est pas uniquement d’accueillir des réfugiés mais aussi de les intégrer. Nous voulons leur donner les meilleures conditions pour qu’ils s’intègrent et puissent se sentir chez eux mais malheureusement les pays européens traversent une crise économique, ce qui rend le problème encore difficile à résoudre.

Quelle est ton opinion vis-à-vis du mouvement populaire #RefugeeWelcome et de son efficacité ?

Je pense que #RefugeeWelcome est un mouvement très intéressant. Cependant je pense que leur cause est malmenée. Je ne pense pas que mettre  la pression sur les gouvernements soit efficace ou approprié. En effet, ils devraient prendre plus de temps à organiser des événements populaires à travers les réseaux sociaux pour apporter leur aide afin d’améliorer les conditions de vie des réfugiés par exemple. Notre rôle est de comprendre que les gouvernements ont beaucoup de sources de préoccupation et ne peuvent pas résoudre la crise des réfugiés dans l’immédiat. Au contraire, les Etats ont besoin de réfléchir avec précaution et d’adopter des décisions sur le long terme pour assurer l’intégration des réfugiés.

Propos recueillis par Aurelie Knecht à Londres.

Responsable des correspondants étrangers.