Il l’avait annoncé dans son poème Dear Basketball,  Kobe Bryant dit au revoir à « la balle orange », au jeu auquel il a consacré sa vie, aux parquets qu’il a tant aimé enflammer, aux fans qu’il n’a jamais laissé indifférents.

Légendaire arrière auteur de 33500 points en NBA, ses maillots jaune et violet qui sur ses épaules devenaient or et pourpre sont désormais pliés et rangés au Staples Center de Los Angeles, avec la rigueur qu’on lui connaît. Aux contrats juteux Kobe Bryant opposa l’amour du lieu, indéboulonnable leader des Lakers qu’il a fini par personnifier. 20 saisons dans cette franchise avec laquelle il a tout connu, beaucoup de victoires mais aussi quelques déconvenues.

Le basket universitaire accueille chaque année d’innombrables talents mais il y a fort à parier que le jeune garçon qui a poussé les portes de la Lower Merion High School de Pennsylvanie était un des plus brillants d’entre eux. Après avoir suivi la carrière professionnelle de son père en Italie et en France, c’est sur la terre du basket que Kobe Bryant commence à marquer le jeu de son empreinte. Dans le très relevé championnat universitaire, il s’illustre comme le meilleur joueur tous postes confondus. En 1996, il rejoint les Los Angeles Lakers qui lui ouvrent la porte de la NBA.

Dès 1997 le microcosme du basketball comprend qu’il tient là un nouveau très grand. La saison de NBA est marquée par les progrès du « Kid ». L’ascension de Kobe Bryant est fulgurante, il devient la star de son équipe au côté de Shaquille O’Neal. Il dispute le All-Star Game 1998, ce match de gala qui réunit les icônes de l’Ouest contre les meilleurs joueurs de l’Est. Porté par l’énergie et le talent de leur nouvelle pépite, les Lakers progressent d’années en années jusqu’à atteindre la finale NBA en 1999, perdue face à San Antonio, puis leur âge d’or en 2000-2001-2002 : le triplé NBA.

Malgré des hauts et des bas, Kobe s’affirme comme un des plus grands joueurs que le basket n’ait jamais connus. Il s’inscrit dans la lignée des très grandes performances de Wilt Chamberlain ou Michael Jordan avec un match à 81 points face aux Raptors de Toronto en 2005-2006, il marque 10 fois 50 points ou plus au cours de la saison 2006-2007. Les Lakers remportent les titres NBA en 2009 et 2010, où Bryant se voit remettre le titre de MVP (meilleur joueur) des finales.

Kobe fait aussi le bonheur de Team USA. Les américains ramènent l’or olympique de Pékin en 2008 et de Londres en 2012.

Les années 2010 sont plus compliquées pour l’arrière des Lakers. Malgré des statistiques de plus en plus marquantes et historiques, Bryant ne parvient pas à mener ses coéquipiers jusqu’à un 6ème titre. La finale de conférence se refuse aux joueurs de Los Angeles depuis 2010, l’année de leur dernier sacre.

Le corps du « Black Mamba » le lâche peu à peu. Une cheville fragile l’écarte des terrains plusieurs semaines avant qu’une rupture du tendon d’Achille gauche ne lui coûte une saison quasiment blanche. Ce n’est que le début des ennuis de santé pour Kobe, dont le genou fracturé ampute sa fin de saison 2013. 2014 connaît le même sort avec une fin prématurée causée par une déchirure à l’épaule droite. Combattant, il se relève toujours et revient sur les parquets pour la fin de son immense carrière.

Le 13 avril 2016, Kobe Bryant disputait son dernier match NBA, chez lui, au Staples Center de Los Angeles. Face au Utah Jazz, il inscrit 60 des 101 points de son équipe, ce qui constitue le record de la Ligue pour la saison 2015-2016.

Il fait partie de ces basketteurs générationnels, idole de milliers de fans et icône d’une époque, entre l’ère de Michael Jordan et sa dream team, et notre époque contemporaine marquée par LeBron James et Stephen Curry. Une aura sociétale qui dépasse le cadre du sport, un impact électrique comparable au charisme d’Usain Bolt et de Michael Phelps.

Kobe Bryant, 20 saisons NBA sous le maillot des Lakers pour 5 titres. Joueur de la décennie 2000-2010. Double champion olympique.

Néo-retraité.

Martin Cauwel

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