L’eau au Moyen Orient est de plus en plus rare, surtout avec l’arrivée de l’été, saison pendant laquelle les coupures en eau sont très fréquentes. Avec moins de 400 m3 d’eau en moyenne par personne et par an, les Palestiniens et israéliens doivent se partager les ressources. En plus du conflit territorial, Israël contrôle l’ensemble des ressources en eau, aussi bien souterraines que de surface et ne laisse aux occupés que des quantités marginales.

Selon le dernier rapport des Nations Unies consacré aux questions de l’eau, la consommation moyenne par an et par habitant ne dépasse pas les 60 m3 pour les Palestiniens. Pour ce qui est des habitants Israéliens, ils consomment environ 300 m3 d’eau par an. Il ne faut pas oublier la consommation des colons israéliens installés en Cisjordanie qui est de 600 m3 par an, soit dix fois plus qu’un Palestinien. Par conséquent les Palestiniens utilisent la majorité de l’eau qui leur est fournie pour satisfaire leurs besoins domestiques et ne peuvent alors irriguer qu’une petite partie de leurs terres agricoles, soit 6% des superficies cultivées. Quant à Israël, elle irrigue 40% de sa superficie cultivée, et 60% dans les colonies. Le partage des ressources disponibles est donc très inégal. Les inégalités existent également sur les prix de vente de l’eau. Le prix du m3 en Israël est de 0,6 euros pour l’usage domestique, et de 0,13 euros pour l’industrie et l’agriculture. La Palestine achète l’eau aux entreprises israéliennes comme Mekorot, la compagnie nationale des eaux Israéliennes, à 1 euros le m3.

En ce qui concerne la situation des infrastructures en Palestine, elle est tout aussi dramatique : les stations d’épuration des eaux usées déjà peu nombreuses, sont détruites lors d’agressions israéliennes. De même, Israël bloque l’importation des matériaux nécessaires à la réparation ou à la construction de ces dernières. Les destructions de puits, des systèmes d’irrigation, des réservoirs et des canalisations  sont très fréquentes, malgré les accords d’Oslo qui reconnaissent les droits en eau des Palestiniens. Aujourd’hui, il est interdit aux palestiniens de creuser un seul puit, même dans les zones A, zones ‘’contrôlées’’ par l’Autorité Palestinienne.

Actuellement, les Israéliens continuent à donner les moyens aux localités israéliennes et aux colonies juives de Cisjordanie d’absorber la plus grande partie de la production. A Gaza, suite à cette discrimination et au pompage excessif des réserves par les Israéliens, l’eau de mer est en train de s’infiltrer dans les nappes phréatiques; la forte salinité de l’eau la rend imbuvable et impropre à l’agriculture. Sur le plan environnemental la mer morte s’assèche petit à petit à cause du pompage excessif de l’eau du Jourdain par les entreprises israéliennes…

Fadi Shehadeh

Correspondant